Comment le secteur des déchets peut-il faire face aux défis actuels ?

Quels sont les plus grands défis pour le secteur des déchets ? La gestion des déchets est un problème universel qui affecte la santé, la productivité et la propreté des communautés au quotidien. Les déchets mal gérés contaminent les océans du monde, obstruent les canalisations et provoquent des inondations, transmettent des maladies, augmentent les problèmes respiratoires à cause des particules en suspension dans l'air et affectent le développement économique. La prospérité croissante et l'expansion des zones urbaines ont augmenté la production de déchets par habitant. Selon des estimations récentes, la production mondiale de déchets des seules villes est d'environ 1,5 milliard de tonnes ; ce chiffre devrait passer à 2,3 milliards de tonnes d'ici 2025. De plus, la gestion des déchets urbains coûte cher et constitue l'un des principaux coûts pour les villes des pays à faible revenu. Ainsi, la collecte de tous les déchets et l'obtention de terrains pour le traitement et l'élimination sont devenus difficiles dans de nombreuses villes, pays et continents.

Ainsi, les principaux défis communs du secteur comprennent :

Les pays en développement présentent souvent une série d'autres problèmes, notamment une faible couverture de collecte et des services de collecte irréguliers, des décharges à ciel ouvert non polies et des brûlages sans contrôle de la pollution de l'air et de l'eau, etc. Le développement de systèmes efficaces de gestion des déchets dans ces pays est assez exigeant en raison de l'absence de facteurs techniques, financiers, institutionnels, économiques et sociaux. En Europe, il est possible d'augmenter le pourcentage de matériaux collectés pour le recyclage dans les flux de déchets de construction et de démolition (C&DW), de déchets solides municipaux (MSW) et de déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE). En termes absolus, le potentiel le plus important semble exister dans le flux MSW, calculé à environ 111 ou 139 millions de tonnes (selon la méthode utilisée). En termes relatifs, les DEEE présentent la plus forte augmentation du potentiel de recyclage (+103 % ou +112 %, selon la méthode utilisée). Cependant, le recyclage des C&DW, MSW et DEEE est affecté par a) le faible prix du marché des ressources naturelles/matières premières vierges, suivi de la composition mixte et complexe du flux de déchets, qui pose des problèmes dans le traitement des déchets (traitement), b) le faible degré de réglementation et les faibles niveaux d'application, qui n'accélèrent/permettent pas le recyclage des C&DW, MSW et DEEE, et c) le manque de mesures efficaces qui peuvent aider à améliorer l'économie du recyclage.

Ces facteurs, encore une fois parmi d'autres, font de la gestion durable des déchets une proposition compliquée sur la voie du développement économique, et la plupart des pays à revenu faible et intermédiaire et leurs villes ont du mal à relever les défis mentionnés ci-dessus.

La faible couverture de collecte et les services de collecte irréguliers posent un problème, en particulier dans les pays en développement.

Que faut-il faire pour passer à plus de durabilité dans le secteur des déchets ?

L'évaluation adéquate de la composition et du volume des déchets peut être un facteur décisif dans le choix d'une manière efficace de gérer leur élimination. Parmi les autres mesures importantes, citons :

Dans les pays en développement connaissant une instabilité politique, des troubles sociaux et une pauvreté généralisée, l'éducation et la mise en œuvre d'une gestion efficace des déchets peuvent être réalisées grâce à la participation d'ONG capables d'identifier et de former des personnes clés, de travailler avec des communautés entières et de mettre en œuvre des changements durables au sein des municipalités et des gouvernements. Des sanctions adéquates pour les contrevenants seraient importantes pour le recyclage des DSM et des DEEE. Ensuite, des mesures qui peuvent aider l'économie du recyclage ainsi qu'un soutien à la hiérarchie des déchets seraient utiles pour la gestion et le recyclage des C&DW, MSW et WEEE. Pour C&DW et MSW, des incitations financières telles que des taxes sur les décharges pour décourager la mise en décharge seraient des catalyseurs intéressants. La conception pour le démontage serait un catalyseur pour les trois principaux flux de déchets. Enfin, disposer d'un nombre suffisant d'installations de traitement des déchets capables de traiter les principaux flux de matériaux serait stratégique pour un recyclage réussi des C&DW et des MSW.

Quel impact la pandémie a-t-elle eu sur le secteur de la gestion des déchets ?

La pandémie de COVID-19 a eu un impact considérable sur le secteur des déchets. Les autorités publiques et les opérateurs de déchets municipaux ont dû adapter rapidement leurs systèmes et procédures de gestion des déchets pendant les fermetures pour protéger leurs clients et leurs employés tout en maintenant les services cruciaux de collecte et de traitement des déchets. L'apparition de la pandémie de COVID-19 a conduit à l'introduction de mesures de distanciation sociale et a encouragé l'achat de nourriture, de masques faciaux, de gants, de produits de nettoyage et de désinfectants pour les mains à base d'alcool à 70 %, ainsi que l'élimination des produits périssables et des restes et l'utilisation de plastiques conventionnels.

En raison du faible prix du pétrole et de la demande, la compétitivité des plastiques recyclés et biosourcés a diminué, affectant le prix des plastiques vierges. En Europe, le recyclage du verre et du papier a également été fortement impacté. Les chaînes de valeur ont été interrompues. De nombreuses usines de recyclage ont été fermées pendant le confinement et les différentes fractions de déchets sont restées dans les stations de transfert.

De nombreuses personnes disposaient de plus de temps et ont vidé leurs maisons ; en Europe, cela s'est traduit par de longues files d'attente devant les centres de recyclage acceptant les encombrants, les déchets d'équipements électriques et électroniques, les textiles d'occasion, etc. Et dans toute l'Europe, les dépôts sauvages de déchets ont augmenté, et le flux de déchets des nouveaux équipements de protection individuelle (EPI) est entré dans les rues et les poubelles des ménages. Des masques faciaux se seraient accumulés sur les sentiers naturels et les plages de différents continents en raison d'une mauvaise élimination dans les voies navigables, ce qui perturbe l'environnement marin.

Ensuite, il y a eu les déchets produits par les personnes infectées qui s'auto-isolaient chez elles. Selon l'Organisation mondiale de la santé et d'autres institutions nationales de santé, ces déchets doivent être considérés comme des déchets dangereux (infectieux) et traités comme tels. Dans la pratique, les autorités locales ont été tenues de les traiter comme des déchets en mélange et ont mis en place des mesures de sécurité spécifiques pour la collecte, comme l'utilisation de deux sacs scellés et, dans certains pays, le stockage des déchets pendant 72 heures avant de les sortir. Ces précautions sont normalement également requises pour tous les EPI.

Par ailleurs, dans certains pays européens, des stations d'épuration mécano-biologique ont été fermées en raison de la pandémie, notamment pendant le confinement, et les ordures ménagères en mélange ont été mises en décharge ou incinérées. Ainsi, la pandémie a affecté négativement ou considérablement retardé la mise en œuvre européenne de l'économie circulaire. L'interdiction temporaire des mouvements transfrontaliers a fortement affecté les pays en développement qui dépendent de la technologie étrangère pour les activités de recyclage des déchets, de sorte que la plupart des déchets générés pendant la pandémie ont été éliminés plutôt que recyclés.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le programme des événements : comment avez-vous choisi les thèmes et quels en sont les temps forts ?

Certains des événements de l'édition 2022 d'Ecomondo sont conçus pour évaluer les défis, les besoins et les opportunités actuels de la gestion des déchets et de l'adoption du plan de mise en œuvre de l'économie circulaire de l'UE en Italie, en Europe et dans la région méditerranéenne, avec la contribution directe des représentants des principales associations industrielles, des municipalités, des entités de recherche et d'innovation et des administrations publiques des zones mentionnées, ainsi que de la Commission européenne, de l'OCDE, de l'ISWA et d'autres organisations internationales.

D'autres événements seront axés sur l'état de mise en œuvre du programme italien "Next Generation Europe", et en particulier de sa mission sur la transition verte et écologique nationale, avec la contribution directe, également dans ce cas, des représentants des principaux secteurs industriels et administrations nationaux et des directeurs généraux des principaux ministères qui dirigent le programme.

Un troisième groupe d'événements se concentrera sur les priorités du Green Deal de l'UE associées à la restauration et à la régénération des écosystèmes urbains, des sols et de l'hydrosphère, ainsi qu'à la bioéconomie durable et à l'économie bleue, également en ligne avec les missions de l'UE dans Horizon Europe et en étroite coopération avec la Commission européenne et les coordinateurs des projets européens financés sur les mêmes priorités. Des études de cas industriels et des cas de démonstration ainsi que des priorités de recherche et d'innovation et de nouvelles politiques sont au programme des événements, principalement hébergés sur les 130 000 mètres carrés de l'espace d'exposition, pour assurer une large participation des parties prenantes, la mise en réseau et la création de partenariats. Certaines manifestations traitent également plus spécifiquement du financement, de la communication, de l'éducation et de la coopération internationale sur les grandes priorités des grands domaines de la transition écologique.

Quels sont les principaux objectifs du programme d'événements Ecomondo ?

La pandémie a mis en évidence la nécessité d'accélérer la transition de notre industrie vers la neutralité climatique et l'adoption de l'économie circulaire dans les différents paysages industriels et urbains, pour devenir également plus résilients et moins dépendants des grandes puissances internationales.

Les événements Ecomondo 2022 contribueront à l'adoption de politiques et d'innovations permettant l'intensification et l'extension de la circularité et de l'utilisation durable des matières premières renouvelables au sein des principales chaînes industrielles européennes, apportant la meilleure innovation technologique disponible dans les réalités territoriales, alignant également le financement, la création de partenariats et la mise en réseau, la communication, l'éducation et la coopération internationale, pour rendre la transition industrielle compétitive et inclusive.

Mais la réduction de l'impact sur l'environnement ne suffit plus à elle seule. Il est désormais nécessaire de commencer à le régénérer afin de redonner santé et résilience aux écosystèmes terrestres, marins et connexes, de garantir des produits et services de qualité et de répondre aux besoins essentiels actuels et futurs en biomasse et matières premières.

Pour ces priorités nouvelles et émergentes, l'information, la co-planification et la mise en place de partenariats public-privé dédiés, locaux et internationaux, sont nécessaires. Les conférences Ecomondo 2022 contribueront également à répondre à ces besoins, en facilitant les alliances public-privé, la mise en réseau des opérateurs et des institutions dans la définition et l'adoption de la coopération réglementaire, d'innovation, financière, de formation et d'internationalisation sur ces priorités et la régénération industrielle, économique et sociale post-pandémique.